Qui suis-je ?

Mon intérêt ferroviaire est né sans raison particulière de mes trajets en transports en commun dès 2002 pour me rendre sur Paris dans le cadre de mes études.

Usager désormais plus occasionnel des trains de banlieue en région parisienne, mes occupations me portent encore très régulièrement au plus près du rail. Si je prends moins le train, je l’écoute davantage. Particulièrement sensible à l’accélération préoccupante de nos rythmes de vie, le cadre des transports collectifs me paraît adapté à refléter cette évolution.

Porté par la question de la mémoire et de la trace, travaillé par la perte, j’effectue chaque année depuis 2008 des trajets à travers le territoire, principalement en train. Mes itinéraires me donnent à voir des voies en déshérence.

Anonyme lambda à l’écoute de la moindre pulsation, explorateur mesuré, individu sans importance mais non moins observateur en mouvement, preneur de notes en toutes circonstances et usager sensible, me laisser filer à travers les voies délaissées semble me reconnecter. Et sur le réseau encore exploité, témoin d’un effritement quotidien, je m’incline, comme de si nombreuses ombres impuissantes, devant la cadence ordonnée des circulations et l’ordre implacable des horaires organisés en un système d’une froideur impassible dont la dimension répétitive, aussi fascinante que déprimante, ne cesse de m’occuper.